10 minutes de vol dans un petit coucou d'une quizaine de places suffisent pour atteindre Moorea qui se situe a seulement 30 km de Tahiti. Je m'installe dans mon petit bungalow, pouvant etre partage avec un autre voyageur (type dortoir), du camping Nelson ou je suis accueillie par un cafard gros comme mon pouce (Aline tu aurais adore !), ce qui casse tout de suite l'image de luxe et paradisiaque de Tahiti !!! Et oui, il faut faire des choix quand on voyage avec sac a dos, il faut s'accommoder des cuisines et sanitaires communs dans lesquels viennent s'abreuver les chiens du quartiers ! Bon ce n'est pas grand chose mais cette situation anti-cliches est assez drole ! Cependant, l'emplacement est parfait : plage de sable blanc, lagon turquoise et vue sur le motu (ilot de sable entre la mer et la barriere de corail). En fait, chaque ile est entouree par une barriere de corail formant un lagon avec des eaux peu profondes et protegeant les plages des courants de la grande bleue qu'il est possible de rejoindre par les "passes", ouvertures dans la barriere qui permettent de rejoindre l'ocean.

Ce voyage commence en apotheose. Entre aout et novembre, les baleines a bosses viennent migrer vers les cotes, aussi j'embarque sur un petit bateau a la recherche des ces mammiferes. Il est toujours aussi impressionnant d'observer ces masses remonter a la surface pour laisser echapper un jet d'eau puissant pour reprendre leur souffle. Chance unique de nager avec les baleines, d'autres passagers et moi nous equipons de masque et tuba pour les admirer dans une profondeur de 30 metres environ. Quel spectacle et quelle emotion lorsque j'apercois ces masses bleues nager tranquillement, comme en apesanteur. Toute la famille est representee : maman, papa et bebe baleineau. Je me sens comme dans un reportage du commandant Cousteau (paix a son ame !!), il ne manque plus que le bonnet rouge ! J'en ai le souffle coupe ce qui n'est pas des plus pratiques pour respirer dans le tuba ! Nous plongeons a trois reprises. Malgre la lenteur des baleines, nous ne pouvons maintenir la cadence et sommes obliges de remonter a bord pour les rattraper. A la derniere plongee, elles sont meme remonter a la surface et sont passees a 5 metres de nous ! Apres deux heures a errer sur les vagues, je suis victime du mal de mer. Nous profitons de l'occasion pour rejoindre les eaux calmes du lagon pour retrouver les raies pastenades et les requins a pointe noire. L'experience me parait plus inquietante qu'avec les baleines. Tout d'abord les raies, attirees par l'odeur du poisson tenu dans nos mains, se frottent a nous et revelent leur dos doux comme de la soie qui contraste avec leur queue rugueuse. Elles donnent parfois l'impression de vouloir monter dans nos bras. L'experience n'est absolument pas dangereuse, il faut simplement eviter de leurs caresser la queue a l'envers en raison de leur dard et de poser les mains sur leur bouche. Quant aux requins, ils sont ce qu'on appelle des requins de recif, inoffensif pour l'homme, meme si on nous rappelle pendant la plongee qu'il ne faut pas leur tendre nos jambes et nos bras (euuuuh, je n'ai pas compris pourquoi !) ! Appates par le poisson que nous leurs jetons, ils se jettent sur leur proie avec une rapidite inquietante, c'est pourquoi nous nous devons de rester immobiles ; il est facile de confondre dans la precipitation un bras d'un morceau de poisson ! Cette matinee figure parmi les moments les plus forts du voyage, ce fut inoubliable.

Le lendemain, excursion en velo sur la cote et au belvedere de l'ile. Ces terres etant d'anciens volcans, le relief est rapidement abrupte, mais une bonne glace a la fleur de tiare (j'ai eu l'impression de manger du savon !) au lycee agricole, celui-ci entretient un jardin botanique avec des centaines d'essences locales, me recompense gracieusement de mes efforts. Puis redescente par la route des ananas, qui comme son nom l'indique, serpente entre les nombreuses plantations d'ananas qui alimentent les ressources agricoles locales. Super journee velo qui se finit sous la pluie et pas toujours reposante du fait de la presence de nombreux chiens errants qui auront tout au long du voyage alimente une peur ancree depuis des annees, nee au cours de mon sejour en Roumanie. Inutile de preciser que lorsqu'on voyage seule et sans voiture, c'est handicapant et stressant, ce qui me vaut parfois de bonnes montees de sueurs froides !

Dernier jour = derniers instants sur la plage. J'ai rencontre au camping une Tcheque de mon age qui voyage seule egalement et qui se rendra a Maupiti. Nous nous donnons RDV dans quelques jours dans une des pensions de l'ile. Decollage en direction de Raiatea pour un sejour sa petite soeur Tahaa.

Petit oiseau, si tu n'as pas d'aile, ah tu peux pas voler....

Wouaaaaaah ! Mais bon, difficile de prendre des photos quand les vagues nous balancent !

Une fois trouvees, elles sont faciles a suivre

Le souffle de la baleine, indice essentiel de reperage

Ici on distingue bien les 2 adultes et le baleineau

Ce ne sont pas mes photos mais c'est exactement ce que j'ai vu !

Completement inoffensive, on a l'impression qu'elle nous sourit

Pirogue a balancier. Meme le chien vit sans souci, la vie tranquille

Baignade avec les raies pastenades (bon il y a quand meme un guide pas loin !))

Attention pas bouger, requins a pointe noire !

Du lagon vers la cote

Lycee agricole - Champs de jeunes plants d'ananas

Ananas adulte sur pied

Visite en velo du jardin du lycee agricole

Avocatier

Bananier

Fleur d'hibiscus, un des symboles de Tahiti

Papayer

Baie d'Opunohu vue depuis le belvedere

Baie de Cook