"The" Kiwi Tour

Aaah, Bora-Bora, deux noms identiques pour n'en former qu'un, une ile voisine decoupee en coeur, eaux turquoises, sable blanc et soleil, il faut croire que devenir la destination favourite des jeunes maries etait sa destinee. Mais alors voila, comment savourer ces plaisirs lorsqu'on voyage seule et que la pluie et les chiens errants vous accueille a la sortie de l'aeroport ?!

Finalement, que dire de Bora ? En realite, l'inspiration me manque pour parler de cette ile. N'ayant pas vecu d'experience particulierement excitante, je me contenterai d'etre breve.

J'ai revu Adrienne tous les jours, ce qui a rendu le sejour agreable, et avec qui j'ai fait du snorkeling dans ce lagon repute pour etre l'un des plus beaux au monde. Pour notre dernier soir, nous sortons nos plus beaux habits pour mon unique diner au restaurant durant cette excursion de 10 jours. J'ai l'impression que cela fait des mois que je ne me suis pas pomponnee !

Sur les 2 jours et demi passes sur l'ile, le ciel bleu ne sera apparu que pour saluer mon depart promettant un moment plage agreable avant de clore le voyage. Je boucle les valises puis enfile maillot de bain et fourre masque et tuba dans le sac pour quelques heures au soleil sur la plage de Matira, la plus belle de l'ile. Tongues aux pieds, prete au depart, une nouvelle me glace le sang a deux pas de franchir la porte : les peintres rafraichissant les murs de la pension annoncent l'arrivee imminente d'un tsunami avec, d'apres leurs dire, une vague de 90 metres (le truc impossible mais que je crois naivement !) !! Paniquee et renvoyee dans la triste histoire de la Thailande en 2004, je change mes plans : hors de question d'aller a la plage mais au contraire j'embarque carte bleue et passeport pour m'echapper sur les hauteurs de l'ile ! Finalement, cette nouvelle inquietante est l'occasion ideale d'admirer la vue du lagon et d'eventuellement assister au spectacle fatidique d'un tsunami ravageant la cote. L'ocean va t-il se retirer pour mieux alimenter la vague ? Je scrute l'horizon, l'appareil photo en main et le coeur palpitant. Je ne comprends pas la reaction nonchalante des autochtones : les peintres veulent terminer d'enduire le plafond avant d'evacuer (euh, excusez-moi Messieurs mais si une vague deferle jusqu'ici, votre plafond blanc risque d'etre "legerement" endommage !), une jeune femme ironise en disant qu'il serait dommage qu'elle perde son emploi le deuxieme jour apres le debut de son contrat, les vieux ne veulent pas quitter leur maison... seules les ecoles sont evacuees et en chemin vers les hauteurs, je rencontre une institutrice terrorisee et tentant de mettre a l'abri ses huits eleves. La situation parait grave mais lorsque l'alerte rouge est levee et que la radio annonce qu'une vague inhabituelle de 35 cm a trempe quelques serviettes de plagistes mal avertis, je me trouve tout a coup ridicule avec mes chaussures de rando aux pieds et mon kit de survie ! Euuuh, oui mais bon, quand meme, une alerte rouge au tsunami, ca fait peur ! Meme les lignes telephoniques etaient coupees... ! Au final, j'aurais passe la matinee perchee sur la colline, puis deux petites heures a patauger dans l'eau l'apres-midi pour me retrouver bloquee a l'aeroport a cause des vols retardes , les avions et les equipages etant restes cloues au sol pendant l'alerte ! Alors disons "oui" a la securite... mais pas trop quand meme ! Mince, on n'est pas tous les jours a Bora !

Apres trois heures d'attente, je monte enfin a bord de l'ATR ou grace a la popularite de Benoit, on m'attribue la meilleure place dans l'avion, le siege "invite" situe entre ceux du pilote et du co-pilote dans le cockpit, la classe ! Decollage en douceur, vol avec cafe et atterrissage de nuit avec show son (reacteurs) et lumieres (de Papeete), je remercie mon cousin de m'avoir fait beneficie d'un privilege comme celui-ci.