Pour tout voyageur qui souhaite se rendre a Maupiti, il faut savoir que l'ile n'offre pas l'indispensable avantage d'un retrait automatique. Bien que j'en aie pris connaissance avant mon depart pour Maupiti, mes peripeties a Tahaa ne m'ont pas permise de remplir mon porte-monnaie avant de partir. Soucieuse, Benoit me sauve en me faisant parvenir 20.000 CFP par l'intermediaire d'un equipage qui volait sur Maupiti. A la pension, je retrouve Petra, la Tcheque de Moorea, et nous faisons connaissance de Jean-Pierre et Michele, un couple de retraites francais. Nous nous entendons tous tres bien et tres rapidement. Je reprends l'habitude de cuisiner pour chacun de mes repas (et pourtant on s'adapte tres vite au luxe !) et spontanement nous partageons notre nourriture, ainsi, une simple boite de thon est ajoutee a la salade verte, le tout complemente par un concombre en rondelles et un peu de riz, chaque repas se termine en veritable festin ! C'est super ! Premiere journee tranquille, balade sur l'ile et decouverte des lieux en attendant la livraison de l'argent en compagnie de Petra. Nous nous arretons dans une bicoque qui represente des objets artisanaux. Un vieil homme en est le createur, nous parlons beaucoup et il m'explique la fabrication de certaines pieces ou produits comme l'huile de coco par exemple. Je lui promets de repasser car son artisanat est superbe, par ailleurs cet homme est adorable et pour finir, en achetant quelques souvenirs la bas, je contribuerai au soutien de l'economie locale. En chemin, deux Francaises nous donnent l'adresse d'un particulier qui fait de la vente directe de vanille. Elle provient de son motu prive et nous pouvons choisir nous meme les gousses. Comme toutes les familles polynesiennes, il vit dans une seule maison avec sa femme, ses enfants et petits-enfants. Bien que la propriete ait un aspect delabre, la famille roule en 4x4 flambant neuf ! C'est drole de constater qu'une si petite ile compte autant de vehicules qui sont a 80% des pick-up tous droits sortis de chez le concessionnaire et servant la plupart du temps a faire des trajets tels que maison > superette, maison > eglise... et transportant ainsi au moins six passagers en meme temps ! Cette premiere journee fut bien arrosee, non pas en alcool mais en averses qu'on pourrait qualifier de "Tahiti douches" ! Le soir, petite priere au pied du lit pour que le soleil berce le jour prochain.
Priere entendue : grand ciel bleu, pas de vent, un temps ideal pour une journee kayak / plage. Les filles partent a pied sur la cote ouest et JP et moi prenons les kayaks, motives pour pagayer sur plusieurs km avant de rejoindre Petra et Michele dans une autre pension ou elles recupereront a leur tour deux kayaks. Meme s'il est possible de se rendre sur le motu a pied depuis l'ile, nous preferons l'aternative du kayak qui nous parait beaucoup plus ludique. Les fonds marins sont magnifiques et l'eau est d'une clarte surprenante : nous pouvons voir les coraux a plusieurs metres de profondeur, et croiser des raies et des requins dans des fonds de 40 cm maximum ! Observer un requin ne requiert aucune bravoure particuliere mais lorsqu'il s'agit de partir a la nage avec le masque et le tuba, je ne peux m'empecher d'imaginer que je me retrouve "masque contre gueule" par surprise ! Et oui, je fais partie de cette generation qui a ete marquee par Les dents de la mer ! Arrives au motu, cocotiers et sable blanc, l'endroit est exactement a l'image que nous renvoient les cartes postales. Pique-nique a l'ombre et baignade au soleil, nous rentrons dores de cette excursion sportive pour laquelle nous nous recompensons au bar du village avec une bonne Hinano bien fraiche et des frites maison ! Apres tout, ne dit-on pas "apres l'effort, le reconfort" ?! Proverbe que nous approuvons ce soir la et auquel nous repondons "elle est pas belle la vie ?" !
Apres un profond sommeil, le dimanche et l'instant de la messe nous offrent un defile haut en couleurs avec des habitants elegamment habilles en tenues locales fleuries. Nous assistons au culte ou nous sommes decores de colliers a la fleur de tiare dont le parfum envoutant nous transporte dans les cieux. Par hazard, nous retrouvons l'artisan si touchant qui nous traduit la messe du tahitien en francais. Puis, embarques a six dans son pick-up pour faire le plein de souvenirs, nous rentrons charges de coquillages et de vanille. De retour a la pension, je fais la connaissance d'Adrienne, une francaise qui est venue a Maupiti pour un jour et repart dans le meme avion que moi vers Bora-Bora.
Une fois encore, le sejour sur l'ile est reussi. Je considere l'etape a Maupiti comme la plus marquante de toutes ces iles, d'une part pour la beaute des paysages et la sortie en kayak, des traditions, et d'autre part pour les rencontres avec Petra, JP et Michelle, Adrienne, l'artisan, les femmes a la messe... Desormais, route vers la derniere etape, la fameuse Bora-Bora...
