Mardi, le jour J du depart est arrive ! Traversee en ferry sans grands exploits particuliers mis a part que je me sens nostalgique a l’idee de quitter le Nord et Jagor, et oui, une page de l’aventure se tourne. Je voyage en compagnie d’un Kiwi d’une cinquantaine d’annees qui vit a Christchurch et qui est guide de moyenne montagne et de kayaks, de la balle, il m’invite a en faire gratos, plan a etudier of course ! L’objectif a la suite de la traversee est d’atteindre Queenstown dans la semaine qui suit afin de trouver du travail. Mais comme je ne suis pas a un jour pres et que je suis prudente (n’est ce pas !), j’opte pour l’option “voyage en plusieurs etapes”. Aussi, le premier arret est fixe a Kaikoura ou l’interet du coin est de pouvoir s’arreter un peu partout le long du rivage en ayant la chance d’observer des phoques (avis aux generations 80, j’ai retrouve Bibiphoque mais il a change de couleur, oui oui, verifiez par vous meme !). Il suffit de s’arreter au bord de la route pour observer ces saucissons sur nageoirs deambuler ou se reposer sur les rochers. Ils sont si proches de la route, et donc des humains, que ca en perd presque son charme. Au petit matin du lendemain, après une longue soiree en compagnie d’une Lorraine, je ressens un bonheur intense sur la peninsule de Kaikoura d’ou l’on peut observer la aussi des phoques mais en milieu completement sauvage et preserve, le spectacle en est d’autant plus emouvant que je suis totalement seule a cette heure de la journee.

Apres toutes ces emotions, je reprends la route en souhaitant atteindre Christchurch en debut d’apres midi afin de retrouver Steve, le guide de kayak, qui m’a justement proposee de m’emmener faire une sortie si le temps le permettait. En realite, je prends mon temps sur la route car la meteo n’annonce rien de bon et la relation avec ce type me met mal a l’aise. Je le rejoinds pour une cup of tea et trouve un pretexte pour partir rapidement. J’atteris dans un backpacker tres sympa en plein centre ville de Christchurch.

Le lendemain, petit tour rapide dans la ville, le coeur battant et la fleur au fusil avant de reprendre la route pour Queenstown. Chouette, me revoila en tete a tete avec Ken que je prends de plus en plus plaisir a conduire. Soleil, musique et carte sur le tableau de bord, je fais cap vers le sud. A la sortie de la ville, je compatis pour un backpacker qui fait de l’autostop et le recupere au vol dans ma machine infernale Coincidence, ce jeune americain part lui aussi a Queenstown pour chercher du travail, nous ferons la route ensemble jusqu’a destination.

Nous nous arretons a la nuit tombee sur les bords sur lac Tekapo. Soiree aux sources d’eau chaude et patinoire, diner froid et nuit glaciale en foret, le tout accompagne d’une bonne bouteille de vin, s.il vous plait ! La suite de notre covoiturage confirmera que malgre des conditions de voyage assez precaires, nous aurons toujours au cours de la journee un petit moment “de luxe” creant un paradoxe total avec notre rythme quotidien, comme les sources d’eau chaude par exemple ici. Spectacle epoustouflant le matin lorsque nous decouvrons les abords du lac de jour : la chaine de montagnes appelees Alpes du Sud (copieurs !) se deploit sous nos yeux et se dresse fierement vetue de son blanc manteau. Je crane en sortant mes jumelles flambant neuves que j’ai achetees la veille a Christchurch ! Cet environnement enchanteur nous offre un terrain de jeu ideal pour delirer sur des photos… Et hop la, c’est reparti ! On refait chauffer le moteur de Ken et poursuivons notre route afin de passer la nuit a Wanaka. Outre la situation exceptionnelle de cette ville a la montagne, j’ai entendu parler d’un cinema assez original qui nous donnentenvie d’y passer la soiree. Sur le trajet, nous faisons un detour mega spontane (genre crissement de pneus sur la route) pour un arret aux falaises d’argile qui nous laissent bouche bee. L’erosion de cette terre a cree un relief fragile et colore qui nous encourage a aller explorer toujours plus loin. Ainsi, nous traversons des couloirs etroits dans lesquels je m’imagine rapporter une poignee d’argile pour m’en faire un masque facial. Avec un peu de recul, je prefere m’abstenir et eviter a mon partenaire de voyage d’avoir une crise cardiaque en voyant s’asseoir a ses cotes un petit homme vert (enfin femme, mais petite femme verte, ca sonne moins bien !) ! Nous atteindrons Wanaka en fin d’apres midi ce qui nous permet de choisir a la lumiere du jour une place ou passer la nuit. Nous elisons domicile sur les berges du lac que nous preferons scouatte dans la nuit sachant que l’endroit est interdit au camping. Nous passons une super soiree au cinema en regardant “Anges & Demons” (la suite du Da Vinci Code), en sirotant une biere affales sur des sofas et en nous reaprovisionnant d’une super pizza a la moitie du film.

Au petit matin, superbe vue du lac Wanaka a quelques “roues” du van et a quelques pas de nous. Nous dejeunons face a une ile sauvage et embrumee, moment simple, silencieux, magique. Merci a la petite plaque a gaz qui nous permet de faire bouillir un the, juste histoire de nous rechauffer après une nuit a 0.C ! Le fameux Mount Cook, le sommet le plus haut du pays, est cense se dresser devant nous, nusle cherchons…. Apres le petit dejeuner et quelques courses, derniere ligne droite avant Queenstown. Nous empruntons la route menant a la station de ski de Coronet Peak depuis laquelle nous observons les canons a neige tournant a plein regime et annoncant l’ouverture imminente du domaine skiable. Comme toujours, chaque tournant reserve une vue surprenante, no comment dans le van ! Nous arrivons dans une ville qui nous parait etre assez importante et sympa et nous cherchons la direction pour Queenstown “Ah mais en fait nous sommes déjà a Queenstown !”, le voyage sera passé si vite ! Souvenirs du covoiturage : traversees de plaines a perte de vue, de gorges, de vegetation semi-desertique, de rivieres, de montagnes enneigees… et des dizaines de fous rires ! Ce gars est completement timbre, on s’accorde bien et partons dans des delires completement dingues (oh mais che dingue !) ! Mais gardons les pieds sur terre, nous esperons que la chance nous sourira a la “ville de la reine”.

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